L'air de l'Ain et des pays de Savoie

3. Dioxyde d'azote (NO2)

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Polluant automobile par excellence, le dioxyde d'azote est probablement le polluant qui "réagit" le mieux aux variations de trafic enregistrées dans les vallées. Le cycle été/hiver est bien marqué sur les deux sites, avec des concentrations hivernales 2 à 3 fois plus fortes. Globalement, Chamonix enregistre les teneurs les plus élevées quelle que soit la saison, sauf 3 exceptions notables, à savoir les étés 99, 2000 et 2001, ceux durant lesquels le trafic PL empruntait la vallée de la Maurienne. Les courbes d’évolution semblent en effet bien corrélées au phasage de fermeture/ouverture du tunnel du Mont-Blanc.

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Les moyennes annuelles, qui sont toujours restées inférieures à l’objectif de qualité, ne semblent pas témoigner de la même corrélation : c’est en réalité avec les maxima horaires que l’on observe que les paramètres "trafic" et "NO2" évoluent dans le même sens avec des valeurs de pointe qui ont diminué à Chamonix entre 2000 à 2002, pendant qu'elles augmentaient à Saint-Jean-de-Maurienne. Notons tout de même que les maxima enregistrés en Maurienne sont, y compris lors des phases de fort trafic, toujours restés nettement inférieurs au seuil de la valeur limite (qui correspond également au niveau d'information et de recommandations).

L'accumulation préférentielle du dioxyde d'azote en période hivernale s'explique essentiellement par le poids du paramètre météorologique dans les vallées alpines. En effet, en Maurienne comme à Chamonix, le trafic routier, contributeur essentiel aux émissions d'oxydes d'azote, n'est pas maximal en cette période hivernale. C'est l'été, entre le 14 juillet et le 15 août, que les flux de véhicules sont les plus importants comme le montre le graphe suivant :

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Par contre, en hiver, les jours avec inversion thermique, ou au minimum avec une forte stabilité thermique, sont beaucoup plus nombreux que le reste de l'année : en Maurienne (St-Marie / Méribel) et à Chamonix (Chamonix / Mont d'Arbois), le calcul du gradient thermique entre deux stations météo est très révélateur de cette présence, comme on le voit sur les graphes suivants :

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Entre les mois de novembre et février, dans ces deux vallées encaissées, l'ensoleillement est trop faible, à la fois en puissance et en durée, pour activer les mécanismes habituels de convection qui pourraient "brasser" les basses couches de l'atmosphère. La traditionnelle inversion thermique nocturne perdure ainsi longtemps dans la matinée, voire se prolonge jusqu'à la nuit suivante. A Chamonix, la couche de mélange ainsi formée semble parfois extrêmement réduite pour ne pas excéder quelques dizaines de mètres tout au plus, comme en témoigne visuellement cette prise de vue, et comme en attestent les mesures par profils verticaux des autres équipes de POVA (LEGI, LSCE et LISA).

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