L'air de l'Ain et des pays de Savoie

Synthèse

Les séries temporelles de concentrations montrent des cycles saisonniers marqués avec, classiquement des concentrations de polluants comme SO2, NO2 et à un degré moindre PM10 plus élevées en hiver qu’en été et, inversement, des concentrations d’ozone (produit secondaire formé par photo-oxydation) plus élevées en été.
Ces cycles sont très fortement influencés par les conditions météorologiques, avec par exemple une augmentation significative des concentrations hivernales par temps très froid, que l’on peut relier à la fréquence accrue des couches d’inversion.

Durant ces phases anticycloniques hivernales, propices à l'accumulation des polluants, les vallées sont fréquemment plus affectées que les grandes agglomérations régionales : l'encaissement de la topographie combinée à des inversions de température très basses (moins de 100 m au-dessus du sol parfois) induisent un faible volume d'air disponible pour la dispersion.
Ainsi, malgré des émissions polluantes globales bien inférieures à celles d'agglomérations comme Lyon ou Grenoble, les polluants primaires s'accumulent dans une couche de surface très proche du sol (surtout à Chamonix) et peuvent conduire ainsi à des dépassements des valeurs limites ou des niveaux d'information de la population.
Ce constat est en contradiction avec "l'air pur des montagnes", argument d'attractivité touristique majeur pour ces territoires très dépendant de cette activité économique.

Le constat est, a priori, moins alarmant en ce qui concerne la pollution "estivale" : sous l'action du rayonnement solaire, les oxydes d'azote s'accumulent moins car ils rencontrent des conditions favorisant leur transformation en polluants secondaires, notamment en ozone. De plus, contrairement aux centres urbains et aux zones de plaines, les vallées semblent moins soumises aux fortes chaleurs et sont très souvent balayées par les brises orographiques : on n'y enregistre donc pas de "pics d'ozone" nécessitant l'activation de procédures d'information ou d'alerte. Par contre, des investigations parallèles (l'étude régionale "ozone" par capteurs passifs, menée en 2002 par les AASQA rhône-alpines notamment, mais aussi le diagnostic 2004-2005 dans les Réserves Naturelles de Haute-Savoie par Air-APS) tendent à montrer que les versants et les secteurs de plus hautes altitudes enregistrent des niveaux importants d'ozone. Ainsi, les valeurs maximales y sont moins élevées que dans les agglomérations, mais elles sont constantes, de jour comme de nuit : elles dépassent quasi constamment les seuils de protection de la végétation et de la santé humaine. Si POVA ne se focalise pas sur cette problématique "ozone", quelques observations lors des POI ont permis de conforter ce constat.

Pour conclure sur cette première partie, en première approche, hormis pour le NO2, on ne constate pas de changement net et décelable des concentrations des polluants réglementées qui pourraient être attribuables aux conséquences de la fermeture / réouverture du tunnel du Mont-Blanc. On ne constate pas une dégradation en Maurienne et une amélioration à Chamonix à compter d'avril 1999, et inversement une amélioration en Maurienne et une dégradation à Chamonix après juin 2002.
La situation est beaucoup plus nuancée que cela et d'autres données peuvent nous aider à tirer malgré tout des conclusions plus nettes.